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Marine Rose - Poèmes


*
Les primevères jalonnent les ruisseaux
où le cristal coule à flots
la gorge qui s’envole avec les anges
recueille le crépuscule bleu
derrière les montagnes qui s’enneigent
dans la poésie de la lune promise
Lorsque je me rappelle
que j’ai donné ma vie à Dieu
la beauté de la nature reprend
tout son sens dans les Cieux
Mes mains : plus fines pour caresser
le temps fantomatique et délicieux
les murmures de la maternité
me couvrent d’un manteau doré
de feutre et de promesses d’amante
une symphonie de jonquilles
en mon cœur T’appelle près de moi
Donne-moi Ta bouche à boire comme un calice
Ta puissance comme un feu d’opaline
Ta langue qui me pénètre jusqu’aux confins de mon ventre
là où la vie bouillonne, est fertile
de toutes ces pensées qui s’accrochent dans les airs
aux rideaux saints de la Cène
de toute cette âme qui s’incline
dans l’éruption de ses rêves
diamantine
près de la Vie qui l’assemble
près de Son séisme qui sauve
là où chantent les colombes
qui tournoient sans fin dans l’extase vespérale
Ton silence qui noie les poussières et les cendres
et fait émerger la lumière à fleur de ma peau
comme la mémoire d’aurores du feu de Graal

*

Tu m’aimes
comme un oranger
au parfum tout enivré de soleil
m’inondant de ses fruits
à tâter et à boire
Tu m’aimes comme un médecin
des nuages d’azur et de la terre ambrée
donnant à voir
en mon corps tout enchanté
Tu m’aimes comme une composition florale
avec des cactus à têtes flamboyantes
et des giroflées,
des iris, des roses, des asphodèles
et mille fleurs sauvages
imprégnées de mer et de lave
Tu m’aimes comme si les étoiles
T’avaient mandé
pour mouvoir mon coeur tout assoiffé
avec des promesses et des caresses
d’idéal
Tu m’aimes comme si la vérité
avait la chaleur de Ta peau
et Tes mots d’opale
Ton sourire électrisant
qui allume ma vie, disant :
« Regarde
Tout est là »
Tu m’aimes comme la foudre
qui m’incite à courir
spectrale et incarnée
et à te toucher dans l’impossible
nos esprits dansent
dans le feu et l’espoir
les mains mêlées
s’ils en avaient
douces comme des pétales
complémentaires poignes
nos corps chantent
car ils ont des mains
et des flammes roses
qui donnent une sensation
à cette union de Graal

*

Ton visage, je le contemple quand il
lèche passionnément mes lèvres
avec des yeux de turquoises en feu
quand tu ouvres tes paupières
avec ta peau d’abricot de caractère
et de méduse électrisante
puis d’avalanche de terre,
de rocs tout pleins de brûlures
de soleil sous l’astre blanc
Ton visage, il m’étourdit
quand je pense avec le désir
multiplié par mille
quand tu es là, entre mes jambes
comme pour me donner l’infini

*

Les montagnes nous entourent comme des cascades de réconfort
comme si le cœur recevait
tout ce qu’il semblait attendre dans le vague
alors que nos pas font sur les cailloux blanc gris
une musique de simplicité qui me rappelle l’enfance
des notes de randonnées avec l’âme qui flotte
tellement légère tel un ange
et sur tes épaules ton polo bleu cobalt
que je t’avais offert
et notre famille qui rebondit dans tes rires
comme des papillons blancs
dans l’oxygène
de la montagne
boisée
et solaire
comme le jaune poussin de ma robe
en guipure et dentelle
Il y a des filtres de beauté sous mes lunettes de soleil
ceux qui enlèvent les poussières du troisième œil
pour laisser voir avec une couleur nouvelle
la beauté du ciel peuplé de vie
mêlé aux fleurs sauvages et aux pins
et même à nos poumons qui sourient
Je t’ai vu dans ce lac pur
oui comme un songe jaillissant des eaux
je t’ai aperçu dans ces nuages si doux et crémeux
je t’ai trouvé dans tous ces rochers qui nous entourent
comme des bras protecteurs
et dans le bois humide qui parfume l’air qui nous sauve
Je t’ai aimé dans la douceur de la marche
et dans le frisson de la chaleur estivale
pleine de couleurs qui réveillent l’âme
et l’urgence de vivre !
Je t’ai embrassé dans le silence mélodieux des parapentes
et sur le pelage des canetons portés par les vagues
juste à côté de mes yeux gourmands
Je t’ai donné mes bras comme au vent qui les enroule
mêlant du soleil à la houle
et ma poitrine comme à l’enthousiasme l’oiseau s’offre
et toute ma satisfaction qui cherche à être pure
comme en embrassant chaque texture de ce dimanche illuminé
et j’ai coiffé mes souvenirs
peignant leur longue chevelure
pour les faire défiler tels des princes
et de la nourriture instantanée
 

 

 

sursa: Marine Rose, 22 martie 2020